La RBA tiendra sa dernière réunion le mardi 9 décembre. Le marché a déjà intégré ce dernier acte. À la suite de la publication des dernières données sur le marché du travail et l'inflation, il ne fait aucun doute que la banque centrale maintiendra inchangés tous les paramètres de la politique monétaire. Les rapports sur le PIB et la balance commerciale publiés la semaine dernière n'ont fait que confirmer ces hypothèses.
Cependant, cela ne signifie pas que la réunion de décembre des membres de la RBA sera une "formalité." Les traders s'intéressent aux décisions futures de la banque centrale. Auparavant, le marché ne considérait que deux scénarios possibles : des baisses de taux ou le maintien du statu quo. Maintenant, certains experts n'excluent pas un troisième scénario qui semblait récemment peu plausible : une augmentation des taux d'intérêt.
La discussion d'une éventuelle politique monétaire plus stricte de la part de la RBA l'année prochaine a commencé à la fin novembre, lorsque les données sur l'inflation d'octobre ont été publiées. Notamment, avec cette publication, le Bureau australien des statistiques est officiellement passé à un IPC mensuel (au lieu d'un format trimestriel). Selon ce rapport, l'indice des prix à la consommation (IPC) en Australie a accéléré à 3,8 % en glissement annuel, alors que la plupart des analystes tablaient sur un chiffre avoisinant 3,6 %. De plus, l'augmentation globale de l'inflation a été alimentée non seulement par la hausse des prix de l'énergie; des contributions significatives proviennent également du logement (5,9 %), des aliments et des boissons non alcoolisées (3,2 %), et des loisirs et de la culture (3,2 %). L'indice des prix moyens ajustés a grimpé à 3,3 %, s'établissant au-dessus de l'objectif de trois pour cent.
Commentant cette publication, la gouverneure de la RBA, Michelle Bullock, a reconnu que l'inflation reste au-dessus du niveau cible de la banque centrale (2-3 %). Dans ce contexte, elle a fait une déclaration importante concernant la nécessité de lutter contre l'inflation. Suite à cela, des discussions de marché ont émergé concernant une éventuelle hausse des taux d'intérêt par la banque centrale l'année prochaine, si l'inflation ne commence pas à ralentir.
Ainsi, la RBA pourrait durcir sa rhétorique après la réunion de décembre, en déclarant que, parmi les options discutées, la possibilité de serrer la politique monétaire a été envisagée, "mais il est prudent de maintenir la politique actuelle pour l'instant." De tels signaux restrictifs soutiendraient le dollar australien.
Les principaux indicateurs macroéconomiques permettent à la RBA d'effectuer une telle manœuvre. Ce n'est pas simplement une question d'IPC. Par exemple, il existe encore une pression sur le marché du travail australien. Le taux de chômage a chuté en octobre à 4,3 % (alors que les prévisions suggéraient une augmentation à 4,4 %), et l'emploi a augmenté de 42 000 (croissance prévue de seulement 20 000). Ce chiffre a augmenté pendant deux mois consécutifs, atteignant la plus haute valeur depuis avril de cette année. Il est également important de noter que cette hausse est principalement due à l'emploi à temps plein, tandis que la composante emploi à temps partiel est restée négative (avec un ratio de +55,3/-13,1 milliers).
Le PIB de l'Australie a augmenté de 0,4 % en glissement trimestriel au troisième trimestre. Au premier trimestre, le chiffre a progressé de 0,3 % en glissement trimestriel; au deuxième, de 0,6 %; et au troisième, de 0,4 %. En glissement annuel, l'économie australienne a progressé de 2,1 %, après une hausse de 1,8 % au trimestre précédent. C'est le résultat le plus fort des deux dernières années. De plus, il existe des preuves d'une croissance économique stable, avec l'indicateur affichant des dynamiques à la hausse pour le quatrième trimestre consécutif.
L'excédent de la balance commerciale de l'Australie a augmenté en octobre à 4,385 milliards d'AUD, contre 3,938 milliards d'AUD le mois précédent.
Le volume du crédit au secteur privé a augmenté de 0,7 % d'un mois sur l'autre en octobre (prévision de 0,6 %). En glissement annuel, le chiffre a augmenté de 7,3 % après une hausse de 7,2 %.
En d'autres termes, la RBA est garantie de maintenir tous les paramètres de la politique monétaire inchangés et adoptera probablement une rhétorique "attendre et voir" après la réunion de décembre. Toutefois, compte tenu des déclarations précédentes de Bullock, la possibilité que la RBA adopte une position plus agressive ne peut être entièrement exclue. Hypothétiquement, cela pourrait impliquer une augmentation des taux d'intérêt l'année prochaine. Dans ce cas, le dollar australien recevrait un soutien substantiel, car un tel scénario n'est pas pris en compte dans les prix actuels.
Analyse Technique de l'AUD/USD
Sur la période journalière, la paire AUD/USD teste le niveau de résistance de 0,6650, ce qui correspond à la bande supérieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger. Le prix reste au-dessus de toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku, qui a formé un signal haussier de type "Parade of Lines". Un schéma similaire est apparu sur la période W1. Cela suggère une préférence pour des positions longues lors des replis correctifs. L'objectif initial du mouvement haussier est 0,6650. Si les acheteurs surmontent cette barrière de prix, le prochain objectif de la tendance haussière sera le niveau de 0,6710 (le sommet annuel établi en septembre).
Les positions longues peuvent être prises après l'apparition de signaux correspondants dans la zone de support. Les positions courtes auront probablement un potentiel limité, avec des opportunités émergeant seulement après la formation de signaux de retournement dans la zone de résistance.
